Gabriel, la mise en scène

« Dans la pénombre de la scène, à l’éclairage des bougies et des lanternes,
prend place la mise en mouvement du roman Gabriel de George Sand. »

Despina Nikiforaki, Docteure en art du spectacle

L’OBSCURITÉ

Pour traiter la déconstruction du genre, le trouble et l’ambiguïté sexuelle, thèmes
présents dans Gabriel, nous avons choisi de plonger dans le travail à partir de l’obscurité.

C’est par touches que s’est ajoutée la lumière, à la manière d’un tableau qui se
compose. L’obscurité a de nombreux atouts : elle amène une dimension fantastique,
induit dans le travail une très grande attention à l’écoute du texte, et dans le cas de
Gabriel, figure l’obscurité du mensonge.

La scénographie permet de diriger la lumière, de la sculpter et de diffuser les ombres.

L’escalier est un élément qui connote un lieu de transition, de passage, et peut exister sur
tous les tableaux. Le théâtre dans le noir offre la possibilité d’expérimenter de nouveaux
modes de mise en scène, une autre théâtralité.

George Sand joue sur les mots féminins et masculins, décloisonne les genres. La langue
de Sand, riche et inventive, nécessite donc une interprétation qui en donne toute la
saveur et toute la résonance. Gabriel est une figure androgyne dont la nature n’est
ni entièrement féminine ni entièrement masculine. Avec cette obscurité on perçoit
en filigrane l’identité trouble du genre de Gabriel.

LA RENAISSANCE ITALIENNE
DE L’OPÉRA AUX MASQUES VÉNITIENS

La voix lyrique soprano amène une résonance toute particulière et devient la seule
expression libre d'une féminité exacerbée.

Les masques vénitiens permettent l’intrusion du fantastique, les chœurs de masques
font évoluer les personnages dans une fantasmagorie, chaque caractère ressortant
étrangement dans l’obscurité qui les enveloppe

LE PUBLIC EN PARLE

« Ce texte peu connu de George Sand est peut-être la première mise en forme théâtrale
de la question moderne du genre: Gabriel «devient femme» dans le trouble, et découvre
l’amour dans l’émerveillement et la douleur...

La mise en scène audacieuse de Lise Kastenbaum fait la part belle à ce trouble des
identités, et ses acteurs jouent avec justesse le clair-obscur des émotions. »

Joëlle Chambon, Maître de conférence

« La scène du théâtre parvient à restituer les ambiances multiples d’un roman en
mouvement. Tout y est: château glacial, taverne malfameuse, bal masqué, cavale.
Le spectateur assiste au trouble de l’ambiguïté sexuelle de Gabriel au moment où celle-ci
tombe amoureuse. Esprit féminin, allure masculine, amour et faux sexe se trouvent dans
le même corps. Avec peu d’objets, dans la discrétion de l’obscurité, au moyen subtil
du travestissement, la mise en scène de Lise Kastenbaum révèle cette œuvre unique
de George Sand. »

Despina Nikiforaki, Docteure en art du spectacle

« Un spectacle de grande qualité qui a su relever le défi du théâtre dans le noir avec
justesse. En sortant du Trioletto on se demande si l’histoire de Gabriel n’est pas
finalement celle d’une jeune femme d’aujourd’hui. »

Marie Poutas, Chargée du service culturel CROUS Montpellier
programme du festival In Vitro, théâtre du Trioletto