Gabriel d’après George Sand

GEORGE SAND

Née Aurore Dupin ou
Armandine Lucie Aurore Dupin,
baronne Dudevant (1804 -1877)

Comme son protagoniste, Aurore Dupin reçoit une éducation réservée aux hommes.

Vivant sous le code de Napoléon qui réduit la femme à une mineure civile, Aurore porte l’habit masculin pour passer inaperçue et fréquenter les cercles sociaux qui l’intéressent.
Après la parution d'un roman écrit avec Jules Sandeau sous le pseudonyme de Jules Sand, elle prend le prénom George, et garde le nom Sand.

George Sand fut très prolifique dans l'écriture de pièces de théâtre, ce qui est un fait méconnu du grand public. Jamais ses textes n’ont eu la place qu’ils méritaient sur scène.
Pourtant, elle est auteur dramatique et son écriture est pourvue de qualités littéraires indéniables au même titre que Victor Hugo, Alfred de Musset, Molière, Jean Racine.
Mais pourquoi George Sand n'a-t-elle jamais vu ses pièces portées à la vue du public ? Était-ce dû à sa condition de femme, ou parce que ses pièces posaient des questions trop dangereuses, dérangeantes, impudiques, féministes ?

L’oeuvre de George Sand fait partie de notre matrimoine littéraire inexploré.
Avec le spectacle vivant nous avons la chance de pouvoir donner une nouvelle vie à un trésor oublié de la littérature dramatique.

 

"J'ai écrit Gabriel à Marseille, en revenant d'Espagne, mes enfants jouant autour de moi dans une chambre d'auberge.—Le bruit des enfants ne gêne pas. Ils vivent, par leurs jeux mêmes, dans un milieu fictif, où la rêverie peut les suivre sans être refroidie par la réalité. Eux aussi d'ailleurs appartiennent au monde de l'idéal, par la simplicité de leurs pensées. Gabriel appartient, lui, par sa forme et par sa donnée, à la fantaisie pure. Il est rare que la fantaisie des artistes ait un lien direct avec leur situation. Du moins, elle n'a pas de simultanéité avec les préoccupations de leur vie extérieure. L'artiste a précisément besoin de sortir, par une invention quelconque, du monde positif qui l'inquiète, l'oppresse, l'ennuie ou le navre. Quiconque ne sait pas cela, n'est guère artiste lui-même.”

 

GEORGE SAND - Notice de Gabriel
Nohant, 2l septembre 1854